Bien le bonjour à tous! :)
Tout d'abord j'espère que vous allez bien, je suis affreusement désolée de mon absence qui a duré un bon mois à cause du bac, certes, mais parce que mon ordi portable ( j'utilisai celui de la région ) est mort, tout simplement. Et je n'ai toujours pas encore de quoi me l'acheter mais d'ici la rentrée tout sera revenu dans l'ordre. Il m'est très dur de me connecter via l'ordi familial qui marche au ralenti et qui est souvent réquisitionné. Donc, je vais faire de mon mieux pour reprendre de l'activité, sachant que cela me faisait évidemment quelque chose de ne pas pouvoir écrire et vous faire partager mes lectures, les doigts m'en démangeaient furieusement. J'ai décidé de rouvrir le bal avec une de mes Déesses de l'écriture, la divine Cat Clarke, en haut de mes écrivain(e)s préféré(e)s sans conteste. Et nous allons aborder son deuxième roman, Cruelles. Le deuxième que j'ai découvert également. Je vous suggère de lire la suite pour en savoir plus.
Résumé :
Extraits :
« Ma sœur était mon être humain préféré. Elle me manquera toute ma vie. Aujourd'hui, j'ai la télécommande pour moi tout seul et mon Ipod est toujours chargé. Mais je voudrais juste que ma sœur revienne. Et ça n'arrivera jamais. »
Avis :
Avis préliminaire : Lorsque j'ai découvert la collection R, j'ai donc abouti à cette écrivaine. Je ne la connaissais pas. J'ai donc procédé à mes petites recherches et j'ai remarqué que Cat Clarke faisait partie d'un cercle littéraire à ne pas louper. Et c'est vrai qu'elle sait nous briser, nous déchirer, nous couper le souffle et le sifflet en moins de temps qu'il n'en faut pour lire cette phrase. Au passage cette couverture est la plus belle de ses cinq romans actuels. Ok, cette phrase arrive comme un cheveu sur la soupe, je suis désolée.
Après avoir lu le roman : Après chaque Cat Clarke, il me faut quelque chose. Du temps, mon fauve préféré, et une boisson. La combinaison idéale. J'ai lu Confusion mais après Cruelles donc je ne ferai pas de référence à son prédécesseur. Mais il faut dire que l'auteur a une plume prodigieuse, surnaturelle, déchirante, brute et captivante. Et ces mots ne rendent même pas justice à Mme Clarke. Je crois avoir lu ... 3 fois ce tome. Et l'avoir dévoré comme au premier jour. Je mets grand maximum 2 jours pour lire ses livres. C'en est presque effrayant non? J'en ressors à chaque fois
bouleversée, et addict. Et un poil masochiste sur les bords. Il y a quelque chose de plus chez cette femme. Je ne dis pas ça pour chaque livre unique que je rencontre. Mais on sent vraiment la personnalité de l'auteure dans ce qu'elle entreprend.
C'est comme un morceau de son âme.
Son monde reste pourtant obstinément ancré dans le "quotidien" et pourtant elle parvient à le rendre accrocheur avec un plus, un truc qui n'apparaît pas ailleurs. J'ai presque déjà envie de parler de la fin. Sans rire, je vous préviens, chaque conclusion est une séance de torture, et est ouverte à souhait. Mais je pense que c'est ce qui fait le charme de ces tomes. Quand elle n'est pas radicale et aveuglante, à vous coller la boule au ventre et les larmes aux yeux. Cat Clarke c'est de l'émotion brute, un personnage principal atypique, des sanglots, des accès de rage, des croissants de lune gravés par inadvertance sur vos paumes, des haussements de sourcils amusés, de francs éclats de rire qui vous échappent. Et une douloureuse réalité. Je vais donc vous parler de mon coup de cœur. Petit, parce que j'ai trouvé MIEUX que ce tome encore avec Revanche. Et pourtant... qui aurait cru que l'écrivaine aurait pu mieux faire? Elle se surpasse à chaque fois. La barre n'est pas juste haute, elle est carrément juchée sur la Lune à chacun de ses livres, c'est fou. Cruelles est une énorme claque qui nous met dans le flou, nous enchaîne à l'histoire, nous lie à Alice et les autres protagonistes que nous le voulions ou non.
Ce que j'adore à chaque fois, ce sont les débuts des romans de Cat Clarke. On est déjà plongé dans la douleur ( parce que oui tout commence mal quasiment à chaque reprise ) du personnage et en une page on la ressent alors que nous ne savons même pas encore ce qu'il s'est passé. Ici nous suivons Alice King, ( Alice Kingsleigh? Désolée de la référence :3 ) une adolescente de 17 ans qui est dévorée de culpabilité à l'encontre de Tara Chambers, la reine du lycée, qui a perdu la vie. Nous assistons à son enterrement à travers les yeux de cette protagoniste.
D'entrée nous plongeons dans le bain.
SPOIL : De plus il semblerait qu'Alice voit le fantôme de Tara du début à la fin, fruit de son subconscient qui la taraude, la morcelle lentement, jusqu'à ce qu'elle cède. Cet évènement surnaturel qui n'est pourtant que le produit de la culpabilité de la jeune femme renforce le malaise et le réalisme d'Alice. FIN DU SPOIL.
Et nous avons tout de suite envie de savoir de quoi il retourne. Qu'a fait Alice pour se sentir si coupable? Quel est le lien qui l'unit à Tara?
Déjà, le résumé nous ordonne n'en savoir plus. Un voyage scolaire, quatre filles brisées (?), un meurtre, un secret inavouable et des vies qui peuvent basculer à tout moment. Et au fur et à mesure de l'histoire, on déteste les personnages tour à tour, on éprouve de la compassion, de l'indignation, de l'effroi, de l'horreur, du mépris, on a mal au ventre, la gorge sèche, les yeux équarquillés, on est littéralement obsédé par ce récit et on ne jure que par lui. Alors que tout se déroule, on se demande si les jeunes filles vont assumer, vont craquer, vont s'effondrer...
De plus en plus de noirceur, de questions, d'espoir (?) s'accumulent au fil des pages et tout se dénoue seulement à la fin. En dehors de cet homicide et des répercussions sur la vie de quatre lycéennes, on découvre un amour naissant, des amitiés troubles...
Le monde d'Alice paraît tout bonnement impitoyable. Celui du lycée. Et je suis totalement d'accord, je n'ai jamais vécu le bahut comme une partie de plaisir. J'adore Alice, elle est très courageuse et mature dans ses cheminements. C'est un modèle d'humanité à suivre. Et puis elle est très réaliste. On a l'impression qu'elle se tient devant nous, qu'elle respire, qu'elle peut tendre le bras pour nous toucher l'épaule à tout moment. Une fille de papier si vraie, si présente. C'est une protagoniste touchante et vraiment marquante par sa façon d'agir, de voir les choses, de raisonner et de se comporter que je n'aurai désiré aucune autre héroïne pour vivre cette aventure. Et mis à part le passage où le drame nous est compté, tout le livre se concentre sur le Après. Sur comment elle "gère" malgré elle tout ce qui lui est tombé dessus. Avec une humanité et une profondeur déconcertante. Al m'a vraiment touchée et émue. Sa santé mentale est en péril, on se demande bien quand son mental va claquer. Alice est constamment sous pression, tendue, effrayée, perdue, et elle n'est pas au bout de ses peines. Sa meilleure amie Cassandra, - Cass -, est vraiment ambiguë. On ne sait jamais vraiment ce qu'elle éprouve et il est difficile de la cerner. D'autant plus de par le poids qu'elle porte sur ses épaules. Elle paraît insensible et pourtant elle ressent bien quelque chose mais c'est un personnage vraiment complexe que j'aurai aimé creuser à la petite cuillère et m'immerger pour essayer de la comprendre un peu plus. Ensuite il y a Polly, la souffre-douleur du groupe, le punching-ball préféré de Tara. J'ai eu parfois de la pitié pour elle ( être le bouc émissaire attitré, c'est un calvaire que je ne souhaite à personne et à la réflexion, pas même à ma pire ennemie ... ) malgré tout je l'ai trouvé horrible. Sa vengeance était radicale et son cerveau vraiment tordu et j'ai détesté son évolution. Elle est vraiment manipulatrice et égoïste. Mais bon, elle a en quelque sorte des circonstances atténuantes.
Quant à Rae, on n'a pas pu la connaître plus que ça, mais la catégorisation qu'on lui a fournie montre bien que les groupes sont cruels, dans le sens où les moins populaires, les emo, les goths, sont rejetés alors qu'ils ont simplement leur propre façon de vivre. D'ailleurs je n'en dirai pas plus mais une phrase de Polly à son encontre m'a vraiment choquée. J'ai vraiment eu de la compassion pour cette jeune femme. Il y a aussi, et donc, Tara. J'avoue. J'ai adoré cette peste. C'est vraiment malsain, me direz-vous, mais ses cheveux blonds, sa popularité, et tout ce qui fait d'elle Tara avec son humour, m'a vraiment fait accrocher avec elle. Y compris les chapitres de son enfance. J'ai eu de la peine de ne plus la voir vivante, et lorsqu'elle a rendu l'âme, j'ai pleuré. Il y aussi Jack, le frère de Tara, un gars vraiment doux et mignon. Cat Clarke implante une palette de façons d'aborder la mort d'un être cher ou non à travers différentes mais profondes psychologies travaillées ce qui confère une réelle personnalité à chacun de ses êtres de papier. Le père d'Alice est vraiment adorable lui aussi, en revanche l'une des professeurs m'a un peu tapée sur les nerfs à toujours vouloir trop en faire. Il y a aussi Danni, la meilleure amie de Tara, une vraie s***** aux premiers abords comme notre bombe préférée mais sous ses couches de "deuxième Tara" je l'ai trouvé touchante dans son effort pour se rapprocher de la vérité coûte que coûte, une véritable preuve d'amitié envers celle qui n'est plus.
Le rapport qui se construit entre Alice et Jack est adorable, la relation qu'ils ont à été possible - et c'est malheureux à dire - grâce à la mort de sa sœur et j'ai trouvé que le jeune homme était vraiment sensible et touchant, un mec qui n'a pas honte de craquer de temps en temps devant celle qu'il aime, qui avoue ses sentiments, un peu timide dans ce qu'il aime et qui, surtout, est très rassurant. Alice a de la chance de l'avoir. Pourtant, cette relation n'est-elle pas basée sur un mensonge? Sur le fantôme de l'espoir? Jusqu'où Alice ira-t-elle avec Jack sachant que si elle lui avoue tout par amour, ses révélations vont le briser? Mais je dois quand même avouer que j'ai trouvé l'histoire d'amour trop rapide, car elle se construit en seulement deux "rendez-vous", je comprends qu'ils sont liés par la même douleur, décuplée chez Jack, mais c'était tout de même un peu trop vite pour moi.
Si on devait parler de la fin, eh bien elle est très ... cruelle. Sans mauvais jeux de mots. On se demande si Tara le fantôme n'est qu'un esprit qui franchit finalement la "porte du repos éternel" ou si elle est tout simplement une manifestation comme je disais plus tôt d'Alice. Et c'est très ouvert comme fin. Comment vont réagir les parents de Tara, les filles, Cass, Polly, Danni qui lui a fait confiance, que va-t-il se passer, vont-ils tenter de retrouver le corps meutri de Tara, Daley va-t-elle sûrement s'éloigner du papa de Alice et Jack? Va-t-il être terrassé par la nouvelle - que Alice lui a découverte - et... peut-être rejoindre Tara au paradis, qui sait? Je suis horrible d'imaginer des choses pareilles, je sais. Une fin très bien choisie mais aussi à double tranchant car expédiée un peu trop vite, je sais que l'intérêt d'une fin ouverte est de laisser plein de questions mais peut-être est-ce une solution de facilité de la part de l'auteure. Je ne voudrai même pas une suite mais il serait possible qu'il y en ait une. ( J'en écris actuellement une pour mettre sur papier, ma propre suite, mon choix. )
En résumé, voilà ce qu'est le roman Cruelles. Je ne pense pas avoir besoin de vous redire tout ça en minimisant mes sentiments, mes mots parlent d'eux-mêmes. Un récit noir et obsédant, une idée toujours aussi originale sur un fond pourtant classique, des protagonistes profonds et une histoire d'amour sympathique et douce et des vagues de sentiments à vous faire perdre la tête. Alors, n'arrêtez pas de respirer comme Tara à tout moment, happés par l'intrigue...