Bonjour à tous!
J'ai énormément de chroniques en retard mais je m'y mets! J'ai décidé de vous parler de L'Année Solitaire écrit par la jeune auteure Alice Oseman ! Un bon moment de lecture pour une auteure prometteuse ! ^^
J'ai découvert ce nouveau livre par moi-même dans ma librairie favorite alors qu'il trônait carrément au milieu de tout les autres.
La couverture était douce et sympathique, l'ouvrage édité par Nathan, un bon choix, et le résumé assez mystérieux. Je m'étais dit "pourquoi pas?".
Il ne m'avait pas emballée plus que cela mais quand j'ai vu qu'il avait été écrit par une nouvelle écrivaine d'environ mon âge, j'ai été plus attirée. Ensuite, étant définie comme "la nouvelle John Green" - auteur que j'apprécie mais avec lequel j'ai du mal - j'avoue que cela me bloquait un peu. Sa plume est poétique mais parfois je trouve que cela part dans tout les sens. On voit que l'auteur s'éclate en tout cas et c'est beau. Bref. Il ne faisait tout de même pas partie de mes priorités mais l'ayant trouvé d'occasion récemment, j'ai été satisfaite de pouvoir m'y plonger.
J'avoue qu'au départ de ma lecture, j'étais clairement mitigée. Si la plume de l'auteure est fluide et agréable, typiquement adolescente, je ne parvenais pas à m'accrocher aux personnages. Victoria - Tori - est la narratrice de notre histoire. Le roman étant écrit à la première personne du singulier, nous sommes donc dans le "je".
Loin d'être "commune", j'ai trouvé sa personnalité un peu trop poussée, un peu trop extrême, je ne sais pas pourquoi l'auteure y a ajouté autant de pessimisme. Le personnage se détachait trop du réel pour que je puisse vraiment m'immerger en elle. Passé les 100 pages, elle devenait une héroine facile à suivre, mais loin d'être marquante, bien qu'assez attachante dans un sens. Tout les autres personnages qui gravitent autour d'elle ne m'ont pas vraiment touchée non plus. La maladie de Charlie est trop survolée pour être poignante et il ne nous est pas possible de comprendre pourquoi Tori rejette vraiment les autres, se définissant comme "misanthrope". Malgré tout, j'ai senti l'amour que ce personnage apportait aux autres.
L'absence des parents et le manque d'intérêt relationnel qu'ils éprouvent vis-à-vis de leur fille et inversement a un peu refroidi le récit. Ils ne se préoccupaient même pas assez de leur fils, sans parler du grand-père.
Nick, Becky, Lucas... - la meilleure amie - ne sont pas tellement mieux. L'auteure n'a pas cherché à les approfondir plus que cela. Le seul personnage que j'ai vraiment bien apprécié était Michael. L'intrigue était assez originale bien que menée dans un monde classique, le lycée. Victoria a de la haine pour ce monde ( et je veux bien la comprendre! ) mais... pourquoi? Elle fait partie d'un groupe, personne ne se moque d'elle, on s'en préoccupe mais alors... d'où vient ce manque de sociabilité? Pourquoi ce rejet, ce refus de comprendre et d'entreprendre? Quant à l'organisation "Solitaire" je l'ai trouvée intéressante bien que les moyens utilisés étaient clairement, pour certains, un peu trop à côté de la plaque. Le jeu devenait malsain sans raison apparente. De plus, le double objectif poursuivi était assez obscur. Je pense qu'Alice Oseman n'a pas su mettre l'accent sur ce qui était réellement important. Certains réactions sont dénuées de bon sens, le plaisir vicieux et les éléments évoqués pour soutenir la cause ne sont pas assez percutants, d'autant plus que le but final n'est en fait pas vrai. Je me suis alors
demandée à quoi servait vraiment Solitaire si ce n'est mettre la pagaille dans un lycée. Et faire éventuellement payer quelqu'un.
Malgré tout ce que je pourrai dire de "mal" de ce roman, je l'ai apprécié. D'autant plus qu'il ne faut pas oublier que c'est une première. Revenons au personnage de Victoria. C'est une adolescente perdue, dégoûtée du monde qui l'entoure, renfermée dans sa bulle, qui ne cherche pas à s'intégrer, répondant par monosyllabes. Pourtant elle reste une jeune exacerbée par l'envie de trouver un but à son existance, en pleine quête d'identité et d'elle-même. Mais je ne comprends pas pourquoi à la fin elle entretient autant d'idées noires jusqu'à littéralement s'enfoncer. Trop de réalisme tue le réalisme. Il est vrai qu'Alice Oseman connaît bien les ados, il ne faut pas le nier. Tori en est une assez fidèle caricature. Sarcastique, piquante, parfois blasée et un peu agaçante avec sa colère perpétuelle et son jugement noir. Et pourtant avec une intelligente et une compréhension étonnante pour son âge.
Michael est mon personnage préféré du récit. Déjanté, complètement décalé avec un style bien à lui. En un mot : adorable. Attachant. Qui ne rentre pas dans les cases. Vraiment un héros à la John Green comme je les aime. L'auteure ne tombe pas dans les clichés avec le garçon super craquant et intelligent et j'ai aimé ça. Avec une idée de la vie spéciale et différente. Tori m'a parfois horripilée par ce qu'elle lui faisait subir. C'est pourtant un ami que j'aimerai avoir à mes côtés.
Il cherche juste à l'aider et à être là pour elle. Sa vision des choses et sa façon de voir le monde est très juste et originale. C'est quelqu'un qui a le cœur sur la main, caché sous des lunettes trop grandes, et un sourire éternellement élargi. C'est un des seuls protagonistes qui a du sens dans ce livre. La petite romance qu'il vit avec Tori est très mignonne, lui, sachant ce qu'il veut et elle n'étant sûre de rien jusqu'à l'apparente fin. Mais elle est légère, bien menée, aboutissant à un dénouement logique. Et puis si on regarde bien, les deux vont bien ensemble.
Quant à Lucas, il m'a vraiment fait pitié, mais je n'ai pas compris pourquoi autant d'attention pour au final un mensonge. Il est juste superficiel, et m'a vraiment exaspérée au même titre que Ben. Becky a su soulever le coin de mes lèvres à la fin mais n'a pas particulièrement brillée pendant l'intrigue. Mais au moins Tori et elle ont bien reconnues que tout n'est pas rose et qu'elles ne sont pas forcément faites pour évoluer ensemble. C'était vraiment l'ado caricaturale au niveau des fêtes, de l'alcool, des piaillements, de l'excitation, du fan-girlisme, et de la façon de s'exprimer. En tout cas, la plume de l'auteure est ce qui m'a le plus plu. Loin d'être transcendante, elle est vraiment agréable, les pages se tournaient toutes seules, devenant des chapitres. J'ai terminé ce livre en même pas deux jours. Pour terminer, l'intrigue ne m'a pas vraiment donné de fil à retordre car j'hésitais entre deux personnes et qu'elles sont toutes les deux collées de près ou de loin à l'affaire.
Au niveau de l'épilogue il est original et nous laisse sur notre faim même s'il reste assez fade, je m'attendais à quelque chose de plus tenté. Mais je suis justement contente. D'ailleurs je pensais que c'était un tome unique! Mais y aura-t-il une suite? Sachant que c'est le tome 1 et que le tome 1,5 traitant de la romance entre Nick et Charlie - Alice Oseman inclut le thème de l'homosexualité avec douceur et on sent qu'elle est une fan-girl accomplie, un peu comme moi, par rapport à sa référence principale, elle adore Harry Potter ! - que je pense que je lirai. Et précision : Orgueils et Préjugés est-il réellement le livre par excellence?!
J'ai l'impression que tout les jeunes auteurs l'emploient comme référence, c'est assez pesant XD
En bref les actions de Solitaire ont quand même réussi à fendiller la carapace de tous.
Ce qui est bien à la fin c'est que Tori finit sur une note d'optimisme et non de pessimisme.
Pour résumer, je suis contente d'avoir laissé une chance à ce roman : je n'avais pas d'attentes particulières et ce que j'ai lu m'a amplement suffi en dépit des accrocs assez importants que j'ai pu relever. Si j'en ai l'occasion je lirai la suite de Solitaire en espérant passer un nouvel agréable moment.
Note :
Malgré cet avis mitigé, c'est un 14/20 prometteur que j'accorde à ce roman! ^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire